Google : Cachez ce referrer que je ne saurais voir

de | 7 novembre 2011

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça bouge chez Google en ce moment. Et quand Google bouge, c’est toute la sphère du web qui tremble, tant la plupart des acteurs du net dépendent du moteur de recherche.

Nous avons déjà invoqué les changements du à Panda (voir l’article ici) qui ont provoqué quelques sueurs froides aux référenceurs. De  même, les sociétés éditant une solution de web analytics ont du modérément apprécier la récente monté en puissance de Google analytics (voir l’article ici).

Les mauvaises nouvelles pour celles ci ne sont pas terminées, puisque Google a décidé de passer par défaut les utilisateurs connectés en https. Autrement dit, les utilisateurs du moteur de recherche connectés à leur compte ne seront plus sur l’url http://www.google.fr, mais https://www.google.fr

Quelles sont les conséquences de ce changement ?

Pour les utilisateurs, peu de changement sont à noter. Leurs recherches seront plus sécurisées (si ils se connectent à leur compte Google), puisque le mot clé utilisé sera crypté. Par contre Google aura toujours toutes les infos qu’il voudra, et même plus qu’avant, puisque ça peut inciter plus de monde à se connecter.

Pour les référenceurs, les conséquences peuvent être gênantes.  D’un coté, la mesure des résultats directs n’aura pas vraiment d’impact. En effet les resultats sont récupérés par scraping. Autrement dit, un logiciel lance automatiquement un mot clé sur google, puis récupère la page html générée. Il lui suffit ensuite d’examiner le contenu de la page pour voir où se situe le site dont on surveille le référencement. Cette technique marchera sans problème, que l’on soit en https ou non (De plus le logiciel n’est pas connecté à un compte il restera donc en http).

Seulement pour vérifier l’impact de son travail sur un site, un référenceur ne se limite pas à générer des rapports de position de mot clé dans Google. Il vérifie également l’impact en terme de visite sur le site web. En effet le client n’a que faire d’une position x ou y sur google, il veut des visites, ou plus précisément, des achats ou des affichages de pub. Pour le référenceur, prouver son utilité au client passe souvent par une analyse analytique de son site web, prouvant par a + b les gains apportés par mots clés travaillés. De même, il a besoin de savoir sur quelles expressions porter ses efforts.

Prenons le cas d’un site qui vend des billets d’avion non low cost.

Imaginons que l’expression :  « billet avion pas cher » apporte beaucoup de trafic sur le site, mais a un taux de transformation très bas (ne génère pas d’achat). Pour cause, le critère de la recherche est le bas prix. Le visiteur n’est donc pas intéressé par le contenu du site trop cher à son gout.

Imaginons que l’expression : « réservation billet avion dernière minute » apporte moins de trafic, mais a un taux de transformation bien plus élevé. En effet le critère, le temps, est respecté par le contenu du site.

Sur quels mots clés le référenceurs va t’il travailler ? En toute logique, sur « réservation billet avion dernière minute« . Encore faut il le savoir grâce aux mesures analytiques. Puis une fois les résultats obtenus (hausse du nombre de vente sur les mots clés travaillés), encore faut il pouvoir le prouver au client.

Est ce la mort du SEO ?

Evidemment, le SEO est très loin d’être mort. Il est inutile de dramatiser puisque les requêtes impactées seront de l’ordre de 10% (ce sont du moins le pourcentage qui ressort un peu partout). Pas de quoi saboter une analyse de mot clé, qui porte plus sur une tendance que des chiffres bruts. Google est le premier à avancer cet argument.

La question à se poser concerne l’évolution du nombre de personne se connectant à son compte. Quid de Google+ ? Le but de Google n’est il pas de faire se connecter le plus de monde possible ? Nous avons Gmail, Chrome, Youtube, et peut être bientôt Google+, véritable réseau nécessitant une connexion quasi permanente (même si pour l’instant Google+ est loin d’être populaire).

Quelles conséquences pour le web analytics ?

Pour les solutions de web analytic, la conséquence évidente est la perte d’une partie du referrer, dans le cas où celui ci concerne Google (à noter que les adwords ne sont pas impactés). 10% des mots clés seront indéfinis, ce qui rendra les mesures moins précises.

En réalité les referrers venant de Google ne sont pas totalement perdu en https. Ils sont en effet disponible sur Google Webmaster Tools, mais pas de façon aussi poussée que sur une solution analytique (pas d’association avec les achats, pas d’historique etc…). Cela rendra les acteurs du web encore plus dépendant de Google.

En résumé,

Google est dans son droit. Les acteurs du web doivent s’adapter et évoluer face au changement. La raison évoquée de ce changement, à savoir la protection de la vie privée, est louable. Il est pourtant évident que le sentiment d’un Google qui place ses pions stratégiquement, sous couvert d’altruisme (pour éviter les lois antitrust), est parfois difficile à ignorer.

Une réflexion au sujet de « Google : Cachez ce referrer que je ne saurais voir »

  1. Ping : SEO by nicoxbus - Pearltrees

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