L’algorithme Apple de l’appstore

de | 29 août 2013

Monter un business avec une application iPhone/iPad n’est pas facile tous les jours. D’une part la concurrence y est nombreuse, d’autre part l’écosystème Apple est tellement clos que la pomme y règne en maître absolu, pouvant décider de la vie ou de la mort d’une application.

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L’expérience Appgratis

L’affaire a fait grand bruit à l’époque, jusqu’à mobiliser Fleur Pellerin, ce qui a été bien entendu complètement ignoré par Apple. S’il est vrai que les conditions d’utilisations de l’appstore ne sont pas toujours très claires,  il est impossible de nier qu’Appgratis en enfreignaient bel et bien certaines d’entre elles, de leur propre aveu.

  • 2.20 Les développeurs qui “spamment” l’App Store avec de nombreuses versions d’applications similaires seront radiés du Programme des développeurs iOS 
  • 2.25. Les applications qui affichent d’autres apps que la vôtre à l’achat ou pour en faire la promotion d’une manière similaire ou pouvant être confondue avec l’App Store seront rejetées

Appgratis a réalisé une application iPhone déclinée pour 20 pays différents, soit 20 applications quasi identiques. La règle 2.20 est donc foulée. De même, le but de l’application étant de proposer d’autres applications à télécharger (une par jour), la règle 2.25 est d’emblée non respectée. Le principe même d’Appgratis est donc fondé sur la violation d’une clause. Le problème étant qu’Apple a laissé l’application se développer pour lui couper la tête sans aucune autre forme de jugement quelques années après.

De même d’autres clauses ont été évoquées :

  • 5.6 Les Applications n’ont pas le droit d’utiliser la notification push pour envoyer des messages publicitaires, des offres promotionnelles ou des offres de marketing direct d’aucune nature.
  • 2.12 Les Applications sans utilité réelle ou qui ne procurent pas un divertissement durable peuvent être rejetées. 

Si la clause 5.6 est limpide, la 2.12 peut être sujette à beaucoup d’interprétations différentes, laissant un joker à Apple pour se débarrasser d’une application encombrante qui respecterait les autres clauses.

Quelle est la véritable raison de l’éviction d’Appgratis ?

La véritable raison concerne bien évidemment le classement des applications de l’appstore. Appgratis possède des millions d’utilisateurs, ce qui permet de générer potentiellement des millions de téléchargements pour chaque application mise en avant pendant la journée. Or, l’algorithme de classement des applications a toujours été simpliste et basé sur le nombre de téléchargement par rapport à une durée. Appgratis est donc parfaitement calibré pour fausser (du point de vue d’Apple) le classement et promouvoir les applications qu’ils souhaitent (celles qui ont payées le plus).

La réponse Apple

Conscient que ses top 10 sont parfois moisis, Apple a décidé d’agir en deux temps.

1) Virer de son store les applications de promotion d’autres applications, et de façon générale les applications susceptibles de modifier le classement d’autres applications. (Appgratis entre autres, la liste est longue).

2) Modifier son algorithme pour prendre en compte les notes, et pourquoi pas, sur le long terme, les commentaires (ce qui serait tout de même étonnant, je ne sens pas Apple prêt à l’analyse sémantique). (Source : TechCrunch)

Pour résumé, Apple retrouve les mêmes problématiques que Google sur son moteur de recherche, à savoir la mise en avant non pas de la qualité mais du marketing/référencement, et sa solution est identique sur le principe. Cependant les ennuis sont loin d’être finis pour la pomme, puisque s’il est possible de frauder pour le nombre de téléchargement, il est également possible de frauder sur la notation.

Helpshift par exemple (http://get.helpshift.com/secret-weapon/) permet  d’éviter (légalement) les avis négatifs en aidant les utilisateurs qui peuvent potentiellement s’énerver et sous le coup de la colère noter une étoile l’application. Sur le papier tout est légal, cependant comment convaincre l’utilisateur de ne pas mettre sa note négative, ou mieux, mettre une note positive ? Les plus malins ont déjà des idées qui ne plairont pas à Apple, échanger la note contre une application gratuite ou un achat intégré par exemple.

5 réflexions au sujet de « L’algorithme Apple de l’appstore »

  1. Cindy Echelle

    Ça n’est pas très réglo d’acheter une note positive mais d’un autre côté les gens le font déjà bien sur internet, qu’est ce qui va les en empêcher sur l’Appstore ?

  2. colorier

    Je n’avais pas conscience qu’il y ait un tel enjeu au niveau du classement des applications dans le store! En même temps c’est quand même très logique.
    Je ne savais pas non plus qu’il existait un logiciel tel que Helpshift, mais de la même manière je ne suis pas plus étonné que ça…

  3. informatique-et-multimedia

    Apple préfère aller directement dans les solutions extrêmes.Toutefois si Appgratis réussi à réunir autant d’utilisateurs, peut-être qu’il aurait fallu creuser la question?

  4. Sepal

    J’ai l’impression qu’Apple se cache derrière ces applications pour justifier ses développements laborieux…

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