Google est un fervent défenseur de la vie privée. Ne riez pas, cette affirmation est sérieuse, du moins en ce qui concerne les referrers et la sécurisation des envois de données (hors NSA) maintenant en HTTPS pour tout le monde.
Qu’est ce qu’un referrer ?
Un referrer (référent en français) est l’URL qui a permis d’accéder à un site, cela peut donc concerner une URL postée sur un réseau social, un forum, un site partenaire etc… Cela peut également concerner un moteur de recherche tel que Google. Le referrer, quand il concerne un moteur de recherche, contient une information importante pour le webmaster : Les mots clés entrés par l’internaute. Ces mots clés permettent de savoir pourquoi les internautes viennent sur le site, et comment travailler son référencement pour cibler plus précisément les internautes susceptibles d’être intéressés par le contenu.
Prenons l’exemple très simple d’un site e-commerce vendant des produits alimentaires :
Le webmaster s’aperçoit que de nombreux internautes arrivent sur sa boutique en cherchant sur Google des recettes de cuisines nécessitant des ingrédients vendus sur le site. Il peut alors décider de se créer une section recette afin de fournir du contenu de qualité et recherché par les internautes, tout en profitant de l’audience générée pour vendre ses produits.
Seulement maintenant, au lieu de voir sur sa console Google analytics dans la section referrer : « Recette avec piment d’Espelette » , le webmaster verra : « Not provided »
Chronique d’une disparition programmée
En réalité, tout le processus de suppression du referrer s’est réalisé sur de nombreuses années. Ayant travaillé dans la mesure d’audience pendant quatre ans, je me souviens clairement de l’épée de Damoclès qui pesait sur la tête des logiciels de mesure (Xiti, Wysistat etc…). Google a en effet proposé aux utilisateurs qui le souhaitaient de passer HTTPS bien avant 2010. A l’époque l’impact pour les métiers du web fut mineure, l’immense majorité des internautes ne se souciant pas de la différence entre le HTTP et le HTTPS, peu eurent l’idée de l’utiliser d’eux même quand ils se rendaient sur Google (il fallait alors connaître et utiliser une url spéciale).
En octobre 2011, un pas fut franchi, puisque le HTTPS fut activé par défaut pour tous les utilisateurs connectés (via gmail, youtube ou autre) à un compte Google. A partir de cet instant le pourcentage de « Not provided » se mit à augmenter graduellement de quelques pourcents chaque mois.
Fin septembre 2013, le coup de grâce est donné, puisque tout le monde, connecté ou pas, est en HTTPS, et tous les referrers Google sont supprimés et donc invisible sur la console Google Analytics (et ce même avec un compte Google Analytics payant). En réalité, il existe toujours des referrers google visible, mais uniquement pour les adword (Liens payants).
Quelles conséquences pour l’utilisateur ?
Pour l’utilisateur tout est transparent. Rien ne change au niveau de l’utilisation de Google. De plus sa vie privée est mieux respectée étant donné que les mots clés qu’il rentrera sur Google ne seront pas visibles par les webmasters des sites visités, sauf si il clique sur un lien sponsorisé (adword) et non un lien naturel. C’est là tout le génie de Google. D’un coté, Google peut communiquer sur le respect de la vie privée de ses utilisateurs, d’un autre coté il diminue l’intérêt de se spécialiser dans le référencement naturel (sur lequel Google ne gagne pas d’argent) et augmente celui de se spécialiser dans le référencement payant (adword). Le gain est donc en bonne partie financier, puisque la vie privée devient secondaire quand il s’agit des adword.
En conclusion, la phrase qui résume toute cette affaire pourrait être : Business is Business. Les référenceurs, les webmasters et les logiciels de mesure d’audience ne peuvent pas faire grand chose contre la volonté du géant. Il est toutefois toujours possible de voir les mots clés utilisés par d’autres moteurs de recherche (Bing par exemple), et extrapoler les résultats. Il est également possible d’acheter des adwords, comme Google le suggère fortement. A noter également que Google+ semble de plus en plus pris en compte dans le référencement, obligeant les webmasters à utiliser le réseau social. Business is Business.
On peut également concerner un moteur de recherche tel que Google.
Oui comme vous dite business is business, et on se rend même pas compte nous les internaute de la grosse arnaque de Google ils nous incite régulièrement à dépendre de ses services, il faudra comme même un jour que ça cesse et qu’il y a un peu de concurrence pour relancer le truc